Frankenstein

La noirceur m'envoûte encore en cette soirée glaciale, entre quelques tremblement, elle ose m'étreindre et me donner des bisous dans le cou, comme si elle ne voulait pas me lâcher, j'y suis emprisonné. C'est avec dégoût et une grimace que j'avale la douce liqueur de la vie, celle qui pique, celle qui ressemble étroitement à des larmes, non pas de joie, bien au contraire.

Si je n'étais pas en plein effort pour prendre l'air et voir du monde, je serais déjà six pieds sous terre, son absence, son indifférence, sa désinvolture me glace littéralement le sang pour finalement se figer et faire grève, ne voulant pas acheminer les passagers d'un point A à un point B avec de telles conditions. Je me meurs à petit feu, je finirai en cendre et dans un pot-au-feu pour raviver les vautours qui n'attendent que ma chute et du moindre signe de faiblesse pour venir me picorer un bout d'âme.

J'ai envie de boire, cela en devient sauvage et intenable, pourquoi une telle envie? Qu'est-ce que cela peut m'apporter? Quelques instants de bonheur, quelques instants d'oubliette et me voilà heureux jusqu'à ce que tout refasse surface, rien que 10 secondes de ces moments d'absence me ferait le plus grand bien. J'ai besoin d’oxygène, j'ai besoin de respirer un air pur et frais, j'ai besoin d'être ailleurs qu'ici. J'ai besoin de quitter cette planète quelques instants.

Une hémorragie me rend de plus en plus faible, cette force qui autrefois pouvait me faire soulever un massif, n'est désormais plus, partie, à tout jamais, me voilà sous ce massif, les jambes frétillantes, le front en sueur, mes veines prêtent à exploser, c'est tout seul dorénavant, que je dois subir ce massif au dessus de mes épaules, voulant l'impressionner, voulant lui montrer que j'étais aussi fort qu'Hulk, me voilà, comme un con, à devoir endosser un massif, m'écrasant petit à petit. Un petit pansement, et ça limite les dégâts, mais j'ai besoin de désinfectant à 99% d'alcool pour bien me guérir !

Est-ce que l'un d'entre vous aurait, par pur hasard, besoin d'une transplantation d'un cœur ? Certes il est un peu mal au point, mais je suis sûr qu'une fois séparé de moi, il ira beaucoup mieux, c'est pour vous ou c'est à la poubelle, autant qu'il serve encore à quelque chose, non? J'ai envie de m'en séparer, ne penser uniquement par la tête, il m'a causé bien trop de soucis... Je me retrouve à chaque fois avec un pot de glace, un film et une playlist dont Berlin en fait partie à cause de ses décisions.

On m'a déjà fait part d'une "citation" ou d'un proverbe, que sais-je, c'est pas le chemin parcouru qui importe, c'est le résultat. Si j'applique cette phrase, je n'ai rien appris du tout de tout ça, car le résultat est négatif. Je redouble directement ! Mon désarrois est bien trop énorme et récent pour non pas penser au résultat, mais bien au chemin parcouru, voilà pourquoi j'ai très dur de guérir de cet abandon. Est-ce que j'y arriverai un jour? Est-ce que j'ai envie d'y arriver ? Huh... La question qui mérite 5 livres de 300 pages chacun, mais ça vaut pas 1 million d'€.

Ça me semble tellement plus facile d'être triste, malheureux et seul que d'être joie, bonheur et accompagné, j'ai moi-même appuyé sur le bouton "auto-destruction", reste à savoir combien de temps il me reste avant d'arriver à la fin du décompte et d'entendre une détonation à en faire frémir un sourd. Je pense pouvoir assumer ce choix d'auto-flagellation, d'auto-correct, je suis naïf de croire qu'un coup de tippex arrangera mon cas. Il paraît que les electro-choque sont pratique pour perdre la mémoire...

[Connexion interrompue... Tentative de reconnexion...1...2...3...Tentative échoué...Source : disjoncteur grillé]

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