Usé

Cette nuit n'est pas aussi glaciale que les précédentes, mais mon coeur reste de glace marbré, je suis dans l'incapacité d'allumer un feu dans ma poitrine, je ne peux y arriver seul, il manque une pièce dans l'engrenage, la clé de voûte qui permet l'équilibre totale d'un édifice. Il me manque ma fontaine de jouvence. Elle me manque, tout simplement.

Pourquoi me voiler la face? Pourquoi mentir ? Soyons honnête, je suis fatigué de mentir et de feindre un sourire, fatigué de me battre contre la mort. J'ai envie de m'ouvrir d'un coup de couteau et de me vider le coeur.

Elle me manque, terriblement, ce manque m'enfonce dans ce sable mouvant et je ne facilite pas les choses en gesticulant comme un goret sur le point de se faire égorgé. J'ai envie de sauter du haut d'une tour et que le sol soit un portail vers un monde où les penseurs sont les dieux, où les Adieux sont des Je t'aime. J'ai beau me faire un monologue dans ma tête, me disant que j'irai mieux, que je dois cesser d'y penser, que je dois boire la vie à m'en faire gerber de bonheur, qu'elle n'était pas l'Elue, qu'elle n'était pas celle qui me convenait, qu'il me fallait, que nous n'étions que destiné à nous croiser dans nos vies respectives.

Elle m'a bousculer lorsqu'on s'est croiser, elle m'a fait perdre l'horizon, nos têtes se sont cogner et j'en ai vu des étoiles dans ses yeux, j'ai vu l'impossible en elle, j'ai vu un futur radieux. Je n'ai eu que le temps de me relever et me dépoussiérer qu'elle me lance un adieu, comme un coup de revolver dans l'air. Va pour l'indifférence, notre amour est désormais conjugué au passé.

"Tu sera plus fort qu'avant !" me dit-on, je m'en contre fou d'être plus fort, plus riche, ce que je veux, ce que voulais, c'était marcher à ses côtés et bâtir le Taj-Mahal ensemble, main dans la main ! Je me retrouve sans entrepreneur pour mes travaux, ma seule occupation est de prendre un marteau et détruire mon clavier avec une pluie incessante de goutte amère, je vais finir par en attraper la crève. le bon côté, c'est que j'aurai un certificat à mort et ainsi, le repos éternel.

C'est les mains dans les poches, le regard vide, une marche nonchalante que je parcours le chemin de la vie, je m'arrête quelques fois pour finir les fonds de bouteille qui traîne et je finis par y faire un coup de pied, essayant d'alerter les passants, pour qu'ils me regardent... Leurs surdités est dérangeante, mais l'envie de crier reste présente.

Je vais m'assoire un peu ici, je vois une bouteille pleine, je vais la boire et dormir aussi longtemps que possible, dormir est la seule chose qui me fait plaisir, qui signifie dormir, signifie rêve, l'endroit de l'impossible, l'endroit où nous sommes réunis.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre pour mon enterrement

UNIVERSE ! I'm ready.

Premier du nom.